6.10.06

Shakespeare

Enfant, je ne comprenais pas pourquoi on étudiait Molière en cours de français et pas Shakespeare... suis-je bête... un écrivain anglais en cours de français... franchement ;)
J'ai toujours trouvé en ce remarquable écrivain la réponse à tous mes maux : le mal-être d'Ophélie, le sarcasme de Béatrice envers Bénédict, la haine de Don Juan pour son frère Don Pedro, l'amour de Juliette pour Roméo, la folie feinte d'Hamlet... Son univers est tellement riche qu'il faudrait plus d'une vie pour l'étudier.

Le travail de Shakespeare est exaltant... ses Sonnets sont le reflet de la passion destructrice qu'il a eu pour un mystérieux W.H.
J'aime beaucoup celui-ci... je le laisse dans le texte pour qu'il garde toute sa beauté.

CXVI
Let me not to the marriage of the true minds

Admit impediments. Love is not love

Which alters when it alteration finds,
Or bends with the remover to remove.

O, no ! it is an ever-fixed mark,

That looks on tempest and is never shaken ;

It is the star to every wand'ring bark,
Whose worth's unknown, although his height be taken.

Love's not Time's fool, though rosy lips and cheeks

Within his bending sickle's compass come ;

Love alters not with his brief hours and weeks,

But bears it out even to the edge of doom.

If this be error, and upon me prov'd,
I never writ, nor no man ever lov'd.


La Passion... c'est entendre Puccini dans sa tête : c'est enivrant, puissant, destructeur, charnel aussi, mais tellement vivant...

Pour ceux qui ne friment pas et ne lisent pas Shakespeare dans le texte je vous donne la traduction ;)

CXVI
Je ne veux point d'obstacle à l'union suprême
De deux nobles esprits. L'amour n'est pas l'amour
Qui change s'il rencontre un changement lui-même
Ou, s'il se voit quitté, veut quitter à son tour.

Non. L'amour est plutôt l'inamovible marque
Qui regarde l'orage et brave sa fureur,
Ou l'étoile, guidant l'aventureuse barque,
Dont on ne sait l'effet, si l'on prend sa hauteur.

Il n'est jouet du Temps, dont la faucille ronde
Vient ravir la rougeur au front de la beauté,
Il n'est touché des jours, en leur brièveté ;
L'amour demeurera jusqu'à la fin du monde ;

Et si j'erre en ceci, si mon tort est prouvé,
Je n'ai jamais écrit, nul n'a jamais aimé.

Die Erfuellung (La Réalisation) - Gustav KLIMT